Sarah Tanzilli, députée (Renaissance) de la 13ème circonscription du Rhône a interrogé, dans une question écrite, la secrétaire d'État chargée de l'Enfance, sur l'évaluation du dispositif STOP relatif à la prévention de la pédophilie en France, mis en œuvre en janvier 2021.

Selon les études, les chiffres vont de 5 à 20% de "pédophiles" au sein de la population générale. Le numéro, non surtaxé et confidentiel (0806.23.10.63), est destiné aux personnes attirées sexuellement par les enfants «pour éviter le passage à l'acte et les orienter vers des professionnels ». Un appel vers le dispositif service téléphonique d'orientation et de prévention (STOP) entraîne un transfert vers le centre ressource pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (CRIAVS) du territoire de résidence de l'appelant puis la mise en place d'une évaluation et la possibilité d'une prise en charge adaptée dans le but d'éviter tout passage à l'acte.

« Du 1er janvier 2021 au 30 juin 2022, 4 150 appels ont été émis vers ce dispositif. 60 % des appelants décrivant une attirance pour les enfants ont obtenu une orientation vers les soins en centre médico-psychologique, consultations spécialisées rattachées ou non à un CRIAVS, ou en cabinet libéral », indique le secrétariat d’État chargé de l'Enfance, dans une réponse publiée au Journal officiel le 27 juin.

Le dispositif STOP s'inspire de pratiques existantes à l'international. En Allemagne par exemple, il a largement fait ses preuves en termes de prévention. Le plan de lutte contre les violences faites aux enfants 2020-2022 avait également permis la réalisation d'une campagne de communication nationale déployée autour de supports visuels "Vous ne voyez qu'elle/que lui ?" et d'un site internet dispositifstop.fr .

Prise en charge des mineurs auteurs de violences sexuelles

« Dans le cadre des travaux relatifs à la rédaction d'un plan de lutte interministériel contre les violences faites aux enfants 2023-2027, il est prévu de poursuivre cette dynamique via deux actions en cours d'arbitrage », fait savoir le secrétaire d’État. Le gouvernement envisage de remobiliser la campagne de communication à destination du grand public pour agir en prévention. Autre piste d’action : « engager une audition publique sur la prise en charge des mineurs auteurs de violences sexuelles » et « mettre en place des réflexions et des méthodes d'évaluation dans le champ de l'accompagnement et du soin » de ce public mineur. Pour rappel, aujourd’hui en France, les mineurs représentent un quart des mis en cause pour viol, agression sexuelle et harcèlement. Cette proportion est encore plus élevée, dans les affaires de viols et agressions sexuelles : près d’une affaire sur deux implique un mineur auteur. La plupart des victimes sont mineures (93%).