Le Gouvernement est, une fois de plus, sommé d'agir de toute urgence par les acteurs de la protection de l'enfance.

Jean-Pierre Rosenczveig, magistrat honoraire, ancien président du tribunal pour enfants de Bobigny, membre du bureau du Conseil national de la protection de l'enfance (CNPE) et Maxime Zennou, directeur général du Groupe SOS-Jeunesse et délégué territorial aux Outre-mer lancent une pétition en ligne adressée à la Première ministre pour obtenir une « mobilisation de moyens exceptionnels afin de sauver la protection de l’enfance ».

« Le constat est partagé : le dispositif de protection de l’enfance est en grande souffrance : difficultés pour les Départements à tenir leurs engagements et à remplir leurs missions dans l’hexagone comme dans les outre-mer, insécurité financière des associations gestionnaires, mal être au travail de professionnels en sous effectifs, pas reconnus et surtout mal payés. Tous ses pans sont au rouge (service social scolaire, santé scolaire, PMI, handicap, pédiatrie, psychiatrie infantile, prévention spécialisée, ASE, Justice) », alertent-ils.

Les pétitionnaires appellent « les pouvoirs publics d’État et territoriaux à s’asseoir d’urgence autour d’une table avec le secteur associatif habilité pour tirer le bilan de constats aujourd’hui bien connus, dégager les moyens nécessaires à court terme pour desserrer l’étau financier et garantir la présence de professionnels formés, adopter les termes d’un plan d’action ambitieux ».

Le 1er septembre, dans une lettre ouverte, 24 (25 depuis) présidents de départements de gauche ont appelé Charlotte Caubel, la secrétaire d'État chargée de l'Enfance, à la mise en place d'États généraux de la protection de l'enfance en 2024.

Le Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE), le Conseil national de l’adoption (CNA) rejoints depuis par le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ) demandent, depuis la mi-octobre, au gouvernement de mettre en place un « plan Marshall » pour la protection de l’enfance. Une démarche soutenue notamment par l'UNIOPSS (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux), la CNAPE [Convention nationale des associations de protection de l'enfant], l’association française des magistrats de la jeunesse et de la famille (AFMJF) et l’Unaforis (Union nationale des acteurs de formation et de recherche en intervention sociale).

Les trois instances nationales ont formulé, le 18 octobre, une série de mesures « susceptibles d’être adoptées rapidement par le Parlement » (lire notre article).


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