Le Premier ministre a prononcé mardi 30 janvier une déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale pour exposer la feuille de route de son nouveau gouvernement. Gabriel Attal n'a pas évoqué la protection de l'enfance ni la petite enfance. Ce qui ne manquera pas de susciter l'ire des professionnels du secteur.

Des « travaux d’intérêt éducatif » pour les mineurs délinquants de moins de 16 ans

Évoquant les émeutes urbaines survenues après la mort de Nahel tué par un policier à Nanterre en juin dernier, auxquelles participaient « des jeunes, très jeunes parfois, qui semblaient avoir déjà coupé les ponts avec notre société », le Premier ministre souhaite « des sanctions adaptées pour les mineurs de moins de 16 ans ». Il annonce donc la création de « travaux d’intérêt éducatif » pour les mineurs de moins de 16 ans, précisant qu’ils seraient « équivalents » à des peines d’intérêt général et « seront donnés plus facilement ». « Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t’apprend à la respecter », assène Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale de plus d’une heure, devant les députés. « Je ne me résoudrai pas à ce qu’on préfère attendre avant de donner une lourde peine, alors que bien souvent, c’est très tôt qu’il aurait fallu agir », considère-t-il.

A l'instar du plan anti-émeutes d'Élisabeth Borne présenté en octobre dernier (lire notre article), le Premier ministre entend responsabiliser davantage les parents. « Dans le cadre du projet de loi sur la justice des mineurs, nous soutiendrons la mise en place de travaux d’intérêt général pour les parents de jeunes délinquants, qui se sont totalement soustraits à leur responsabilité parentale », ajoute le locataire de Matignon, tout en refusant d’« accabler certaines familles »« On n’est pas toujours responsable de la dérive de ses enfants », reconnaît-il. « Quand un jeune sera sur la mauvaise pente, plutôt que de le laisser plonger dans la délinquance, nous proposerons aux parents de le placer en internat [50 000 places disponibles], en y facilitant l'accès, y compris financier. Nous allons le couper de ses mauvaises fréquentations. Nous allons lui offrir un cadre, un enseignement et une chance », ajoute-il.

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