Quatre mois après les émeutes qui ont embrasé le pays suite à la mort, le 27 juin, de Nahel, un jeune tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine), Élisabeth Borne présente, ce jeudi 26 octobre, les mesures « régaliennes » du gouvernement. La Première ministre fait ses annonces en présence de 500 maires des communes les plus touchées par les violences urbaines, réunis dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne.

Les mesures sont axées autour de trois blocs : Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur précisera celles ayant trait à « l’ordre républicain » avec un volet sécurité et prévention de la délinquance ; Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, « les mesures judiciaires sur la responsabilité parentale et la justice des mineurs ». Et Aurore Bergé, la ministre des Solidarités et des Familles précisera celles ayant trait au « soutien à la parentalité » et au « rétablissement de l’autorité parentale ».

Après les émeutes, en juillet, Emmanuel Macron prônait « l'ordre, l'ordre, l'ordre » et le « retour de l'autorité à chaque niveau ». Si l'exécutif s'est positionné sur un axe sécuritaire, les professionnels de la prévention spécialisée espèrent - et aspirent à - une plus grande reconnaissance de leurs rôles auprès des jeunes des quartiers populaires.


Un an après les émeutes urbaines, 20 propositions en faveur des jeunes des quartiers populaires
Un an après les violences urbaines consécutives à la mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ) appelle les pouvoirs publics à « lever les obstacles » auxquels se heurtent les jeunes des quartiers populaires.
Prévention spécialisée : “Dans certaines villes, il y a un éducateur de rue pour 1400 jeunes âgés de 11 à 21 ans”
Quelles réponses le gouvernement va-t-il apporter aux émeutes de juin ? Marie-Pierre Cauwet, directrice de l’Association prévention spécialisée nationale (APSN) espère une reconnaissance de l’importance de l’action des éducateurs de rue auprès des jeunes des quartiers populaires.
Sadek Deghima, responsable de service de prévention spécialisée : « La réponse “post-émeutes” des pouvoirs publics ne peut pas être axée sur la répression »
Quatre mois après les émeutes urbaines, Sadek Deghima, responsable du service de prévention spécialisée de l’association Avenir des cités à Harnes (Hauts-de-France) attend toujours de vrais moyens pour améliorer la situation des jeunes des quartiers populaires. Interview.